Mieux appréhender les compléments alimentaires

Sommaire

Dans cet article, vous trouverez des informations pour mieux appréhender les compléments alimentaires. En préambule, je tiens à préciser que je ne suis pas professionel de santé et ne cherche absolument pas à remplacer l’avis d’un professionnel de santé pour la prise de compléments alimentaires et qu’il est préférable d’en discuter avec un professionnel de santé. Ceci est mentionné plusieurs fois tout au long de l’article. L’objectif de l’article est de vous inciter à en discuter avec votre professionnel de santé et de vous éveiller sur le sujet afin de vous poser les bonnes questions avant de se lancer éventuellement dans une consommation de compléments alimentaires. Les informations fournies ici sont toutes intégralement issues des sources qui sont listées à la fin de l’article.

Introduction

Le marché des compléments alimentaires connait une forte croissance ces dernières années, avec une augmentation de 223% du chiffre d’affaires en 10 ans (en comparant les chiffres de 2020 avec ceux de 2010) et une adoption d’environ 22% des adultes et 14% des enfants en France d’après l’étude Individuelle Nationale des Consommations Alimentaires 3 (INCA 3) de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Beaucoup voient en ces compléments des pillules magiques, d’autres se posent des questions sur leur utilité, certains sur leur dangerosité.

La toute première chose à savoir, c’est qu’un complément alimentaire porte bien son nom. Il a pour but de venir compléter une alimentation équilibrée et adaptée. Ce n’est pas un médicament. Tout ceci est bien souvent malheureusement oublié. La deuxième chose, c’est qu’il est toujours préférable d’en discuter avec son médecin, son pharmacien, un nutritioniste ou un diététicien afin d’être accompagné dans sa démarche. Ils vous aideront peut-être à identifier d’éventuelles améliorations dans votre alimentation, des carences via un bilan ou bien certaines contre-indications. Tout cela doit vous aider à répondre à la question : ai-je vraiment besoin de compléments alimentaires et si oui lesquels ? Alors, le marché étant très dense avec plus de 400 marques en France, cet article vous aidera à appréhender plusieurs critères afin d’être plus éveillé sur le sujet et en particulier sur certains compléments alimentaires destinés à améliorer la santé ou en support d’activités sportives.

Aspects réglementaires

La fabrication et la commercialisation des compléments alimentaires sont régis par une réglementation européenne. Il y a donc une liste d’indications obligatoires à vérifier en premier lieu, comme le rappelle le Ministère des Solidarités et de la Santé :

  • une indication sur le nom des catégories de nutriments ou substances caractérisant le produit ou une indication relative à la nature de ces nutriments ou substances ;
  • la portion journalière de produit dont la consommation est recommandée ;
  • un avertissement contre le dépassement de la dose journalière indiquée ;
  • une déclaration visant à éviter que les compléments alimentaires ne soient utilisés comme substituts d’un régime alimentaire varié ;
  • un avertissement indiquant que les produits doivent être tenus hors de la portée des enfants ;
  • un complément alimentaire ne doit pas revendiquer la prévention ou le traitement des maladies.

Si une marque de compléments alimentaires ne respecte pas ces points, il est prudent de la remettre en question. Notez aussi qu’une étiquette de compléments alimentaires peut contenir des allégations de santé.

Critères généraux

On peut lister plusieurs critères généraux, gages d’un minimum de qualité globale des compléments alimentaires.

  • Agriculture Biologique : consommer des compléments bio est une bonne opportunité d’éviter des produits chimiques potentiellement nocifs, le mieux étant donc de réduire la liste d’ingrédients non essentiels. Cela permet notamment d’essayer d’éviter les agents améliorants.
  • Origine végétale : les produits d’origine végétale offrent des qualités intéressantes en limitant la présence d’éléments douteux (OGM, conservateurs, solvants chimiques, etc.) et permettent aussi aux végétariens et véganes de pouvoir consommer des compléments. Par exemple, pour les capsules d’enrobage des compléments en géllules, il existe des alternatives à la gélatine à base de pullulane.
  • Traçabilité et lieu de fabrication : il est intéressant d’obtenir les informations sur l’origine des ingrédients et leur lieu de fabrication. Cela permet à ceux qui le souhaitent de privilégier une élaboration locale.
  • Certificats : plusieurs certificats peuvent apporter une assurance de qualité supplémentaire comme Hazard Analysis and Critical Control Point (HACCP), ISO 22000, ISO 9001
  • Références scientifiques : je ne parle pas là de la publicité effectuée par votre influenceur préféré mais bien de l’utilisation de sources scientifiques pour soutenir les allégations de santé. Si possible, il est toujours mieux de regarder le contenu des citations afin de vérifier si, à minima, le thème de l’étude utilisée est en lien avec l’allégation, les types de populations concernées par les études, etc.
  • Accessibilité de la marque : il est toujours intéressant de pouvoir communiquer directement avec le vendeur de compléments alimentaires afin de pouvoir poser des questions, partager des retours d’expérience, avoir des informations sur l’évolution des produits, participer à des évènements, etc.
  • Prix : c’est un paradoxe. Chercher le prix le plus bas est intéressant pour le portefeuille, tandis que les prix les plus hauts sont parfois gages (ou leurres) de qualité. A vous de trouver le bon compromis !

Attention, certains types de compléments ne pourront pas satisfaire tous ces critères, tout simplement de par leur nature. Il convient alors de trouver le meilleur compromis.

Critères spécifiques

Nous allons voir maintenant les critères spécifiques pour mieux comprendre certains compléments alimentaires destinés à améliorer santé, longévité et performances sportives. La liste est d’ailleurs volontairement restreinte à certains compléments alimentaires.

Oméga 3

Les oméga 3, comprenant les acides alpha-linolénique (ALA), eicosapentaénoïque (EPA) et docosahexaénoïque (DHA), sont des acides gras polyinsaturés essentiels, c’est-à-dire des molécules qui possèdent 18 (ALA), 20 (EPA) ou 22 (DHA) atomes de carbonne avec respectivement 3 (ALA), 5 (EPA) ou 6 (DHA) liaisons doubles entre ces atomes. Même si l’ALA est précurseur de l’EPA et du DHA, à savoir que l’organisme peut synthétiser de l’EPA et du DHA à partir de l’ALA, le taux de conversion est faible. Ces acides gras doivent donc être apportés par l’alimentation car non synthétisés naturellement par l’organisme. Ils font partie de la famille des lipides ou graisses et on les retrouve notamment dans des aliments comme les animaux marins, des huiles végétales et certains oléagineux. Le rapport entre oméga 3 et oméga 6 est généralement de 1/20 de par l’alimentation moderne alors qu’il devrait plutôt être de 1/5. L’apport en oméga 3 cherche à rééquilibrer ce rapport.
Les bienfaits allégués sont la diminution de l’hypertension artérielle, la prévention des pathologies cardiovasculaires, le renforcement du système immunitaire, la réduction de l’inflammation, la favorisation de la construction osseuse, la participation au développement de la rétine, l’amélioration de l’elasticité de la peau, la régulation hormonale et l’aide au développement du cerveau du bébé.

Oméga 3 : un apport par l'alimentation souvent négligé

Il y a plusieurs éléments intéressants à regarder de plus près quant aux oméga 3 :

  • La quantité d’EPA + DHA : il s’agit de la quantité d’EPA et de DHA par rapport à la quantité totale d’huile.
  • Le ratio EPA/DHA : il s’agit de la quantité d’EPA par rapport à la quantité de DHA. Des ratios EPA/DHA supérieurs à 1 sont souvent préférés comme le montre cette étude où plus le ratio EPA/DHA est élevé, plus la production de protéine C-réactive (CRP, intervenant dans les processus infectieux ou inflammatoires) est réduite.
  • L’indice Totox : il s’agit d’un indicateur de l’oxydation (corrosion au contact de l’air par formation d’oxydes) de l’huile, qui peut perdre ainsi son efficacité voire devenir néfaste. Il correspond à la somme du double de l’indice de peroxyde (qui mesure les premiers produits d’oxydation à se former dans les huiles) et de l’indice d’anisidine (qui mesure les produits secondaires d’oxydation). Plus cet indice est bas, meilleure est la qualité des oméga 3.
  • Les labels : ils permettent d’offrir une garantie supplémentaire de qualité et responsabilité. On peut citer le label EPAX qui certifie une qualité de production par une grande concentration des huiles, ainsi que Friend of the Sea qui certifie les produits issus d’une pêche et acquaculture durable.

Vitamines et Minéraux

Les vitamines sont des molécules nécessaires au métabolisme. On les classe généralement en deux groupes : les vitamines hydrosolubles (solubles dans l’eau) facilement éliminées par sudation et voie urinaire et les vitamines liposolubles (solubles dans les graisses) difficilement éliminées car facilement stockées dans les graisses.
Les minéraux ou sels minéraux sont des éléments chimiques (atomes ou ions de même classe) présents dans l’organisme et jouant un rôle primordial dans la constitution des tissus et l’élaboration des hormones, enzymes, etc. Ils peuvent être apportés par l’alimentation. On distingue macro-éléments, nécessaires en grande quantité, et oligo-éléments, nécessaires en faible quantité.

Vitamines et minéraux : facilement apportés par des fruits et légumes de qualité

Le tableau ci-dessous résume, pour les différents vitamines et minéraux, leur classe, leur bienfaits allégués ainsi que plusieurs valeurs journalières lorsque disponibles :

  • les Références Nutritionnelles pour la Population (RNP), soit l’apport qui couvre en théorie le besoin de presque toute la population considérée, ou à défaut l’Apport Satisfaisant (AS), soit l’apport moyen d’une population ou d’un sous-groupe pour lequel le statut nutritionnel est jugé satisfaisant ;
  • la Limite Supérieure de Sécurité (LSS), soit l’apport journalier chronique maximal d’une vitamine ou d’un minéral considéré comme peu susceptible de présenter un risque d’effets indésirables sur la santé de toute la population ;
  • la Teneur Maximale Recommandée (TMR) dans les compléments alimentaires.
    Les valeurs sont issues des références de l’ANSES (pour les RNP, l’AS et la LSS) et de la Direction Généragle de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) (pour les TMR) et sont données pour des adultes de plus de 18 ans.
Vitamines et Minéraux Classe Bienfaits RNP ou AS LSS TMR
Zinc Oligo-élément Maintien de la fonction cognitive, antioxydant, réduction de l’hypertension artérielle, renforcement de l’immunité 14 mg (homme), 11 mg (femme) 25 mg 15 mg
Magnesium Macro-élément Prévention des pathologies cardiovasculaires, réduction de la fatigue, réduction du stress, aide au sommeil 380 mg (homme), 300 mg (femme) 250 mg 360 mg
Chrome Oligo-élément Prévention des pathologies cardiovasculaires, prévention du diabète de type 2 250 µg
Iode Oligo-élément Support de la synthèse des hormones thyroïdiennes 150 µg 600 µg 150 µg
Selenium Oligo-élément Prévention des pathologies cardiovasculaires 70 µg 300 µg 150 µg
Potassium Macro-élément Maintient de l’équilibre acido-basique, réduction de l’hypertension artérielle, prévention des pathologies cardiovasculaires, facilite la récupération musculaire, lutte contre l’ostéoporose 3500 mg 3000 mg
Vitamine A Vitamine Liposoluble Renforcement de l’immunité, soutien de la vision 750 µg (rétinol, homme), 650 µg (rétinol, femme) 3000 µg (rétinol) 1000 µg (rétinol), 7 mg (bêta-carotène)
Vitamine E Vitamine Liposoluble Antioxydant, prévention des pathologies cardiovasculaires, réduction du cholestérol 10 mg (homme), 9 mg (femme) 150 mg
Vitamine C Vitamine Hydrosoluble Antioxydant, renforcement de l’immunité, réduction de la fatigue 110 mg 1000 mg
Vitamine D Vitamine Liposoluble Renforcement de l’immunité 15 µg 100 µg 50 µg
Vitamine B1 Vitamine Hydrosoluble Soutien du système nerveux, régulation du rythme cardiaque 0,1 mg / MégaJoule (énergie consommée)
Vitamine B2 Vitamine Hydrosoluble Réduction de la fatigue, maintien d’une peau normale 1,6 mg
Vitamine B3 Vitamine Hydrosoluble Soutien du système nerveux, réduction de l’hypertension artérielle 1,6 mg Equivalent Niacine / MégaJoule 10 mg (acide nicotinique), 900 mg (nicotinamide) 8 mg (acide nicotinique), 450 mg (nicotinamide)
Vitamine B5 Vitamine Hydrosoluble Réduction de la fatigue, maintien d’une peau normale 6 mg (homme), 5 mg (femme)
Vitamine B6 Vitamine Hydrosoluble Prévention des pathologies cardiovasculaires, soutien du système nerveux, réduction de la fatigue, renforcement de l’immunité 1,7 mg (homme), 1,6 mg (femme) 25 mg 12.5 mg
Vitamine B8 Vitamine Hydrosoluble Soutien du système nerveux, maintien de cheveux normaux, aide à la production d’énergie 40 mg
Vitamine B9 Vitamine Hydrosoluble Prévention des pathologies cardiovasculaires, réduction de la fatigue, renforcement de l’immunité, réduction des risques de malformations du tube neural chez le fœtus, réduction de l’hypertension artérielle 330 µg 1000 µg 500 µg
Vitamine B12 Vitamine Hydrosoluble Prévention des pathologies cardiovasculaires, réduction de la fatigue, renforcement de l’immunité 4 µg
Vitamine K Vitamine Liposoluble Prévention des pathologies cardiovasculaires, lutte contre l’ostéoporose 79 µg (vitamine K1)
Choline Vitamine Hydrosoluble Réduction du cholestérol 400 mg

Voici encore quelques informations utiles sur les vitamines et minéraux :

  • Il existe plusieurs formes de minéraux. Certaines formes possèdent une meilleure biodisponibilité que d’autres. La biodisponibilité est la quantité de principe actif qui atteint effectivement la circulation sanguine. Par exemple, toutes les formes de magnésium ne se valent pas et il convient donc de privilégier les formes organiques solubles (citrate, malate, lactate, pidolate…) ou les complexes organiques solubles (glycinate, bisglycinates…) mais d’éviter les formes inorganiques (oxyde, carbonate…). Dans la même logique, pour le zinc, on évitera ainsi l’oxyde de zinc.
  • Pour connaître ses besoins, il est essentiel de demander conseil à un professionnel de santé. A défaut, certains symptômes peuvent être des signes de carences.
  • Il est souvent recommandé d’effectuer une prise par augmentation progressive des quantités vers la dose recommandée par la marque, sans dépasser les LSS. Il est important de veiller à ne pas être en surdose.
  • Il peut-être intéressant, mais beaucoup moins précis qu’un bilan biologique, d’évaluer les apports théoriques couverts par son alimentation. Vous pouvez le faire sur ce site Web en indiquant votre profil et vos habitudes de repas.

Glucosamine, MSM et Chondroïtine

Les compléments de soutien des articulations sont généralement composés de glucosamine. C’est une molécule fabriquée à partir du glucose et de la glutamine (un acide aminé). Elle jouerait un rôle dans le maintien de l’intégrité des glucosaminoglycanes, des macromolécules composant les cartilages, tendons et ligaments. La DGCCRF recommande de ne pas dépasser la dose journalière de 1178 mg par jour pour la glucosamine dans les compléments alimentaires. Les compléments alimentaires à base de glucosamine sont fabriqués à partir des caparaces de custacés et il en existe plusieurs formes : le sulfate de glucosamine, la n-acétyl glucosamine et le chlorhydrate de glucosamine. Etudes à l’appui, certains mettent en avant le sulfate de glucosamine, d’autres la n-acétyl glucosamine.

Les coquilles d'huître sont riches en chitine d'où est extraite la glucosamine

Avec la glucosamine, d’autres éléments sont souvent proposés dans les compléments alimentaires de soutien des articulations. On peut citer notamment le chondroïtine sulfate qui atténuerait également le catabolisme des cartilages en tant que précurseur des glucosaminoglycanes. Il y a plus d’études qui prouvent l’efficacité de la glucosamine, qui reste donc à privilégier.
Il y a aussi le Méthyl-Sulfonyl-Méthane (MSM), un composé riche en soufre, qui semble avoir été encore moins étudié que le chondroïtine, mais permettrait de supporter l’action de la glucosamine et agir comme anti-inflammatoire sur le court terme.
Certaines marques ajoutent également de la vitamine C, qui aide à la synthèse du collagène pour le confort articulaire. Soyez vigilants aux surdoses si vous en consommez déjà par ailleurs. N’ayant pas trouvé d’allégation de santé autorisées pour la glucosamine, le chondroïtine ou le MSM, on peut supposer que l’ajout de vitamine C permet aux marques d’employer les allégations de santé autorisées pour cette dernière sur les problèmes articulaires afin de mieux vendre la glucosamine, moins connue du grand public.

Collagène

Le collagène est la protéine (macromolécule constituée d’acides aminés reliés entre eux par des liaisons peptidiques) la plus abondante du corps humain, présente dans les tissus conjonctifs (cartilages, tendons, ligaments, fascias, peau…). Un apport en collagène serait bénéfique pour soutenir ces derniers, notamment confirmé par plusieurs études. Il existe plusieurs types de collagène dont 3 catégories principales :

  • Le collagène de type I : constituant peau, tendons et tissus osseaux.
  • Le collagène de type II : constituant les cartilages.
  • Le collagène de type III : constituant les muscles et paroies des vaisseaux sanguins.

Certaines marquent proposent un type de collagène particulier, d’autres un mélange de plusieurs types.

Nos amis bovins sont des fournisseurs de collagène

Le collagène est généralement d’origine bovine (os et peau de bovins) ou marine (écailles, arêtes et peau de poisson). Un processus d’hydrolyse (rupture par des liaisons au sein des molécules par action de la molécule d’eau) permet de rendre le collagène mieux assimilable et on mesure les peptides de collagène en Dalton (Da, soit 1/12 de la masse d’un atome de carbone 12). Parmi les sources de peptides de collagène utilisées par les marques, on retrouve par exemple Peptan (entre 2000 et 5000 Da), Cartidyss (entre 1000 et 3000 Da), HM (3600 Da)…
Les dosages généralement proposés se situent habituellement entre 5 et 20 g par jour.

BCAA

Les Branched-Chain Amino Acid (BCAA) ou acides aminés (molécules composantes des protéines) à chaîne latérale ramifiée sont des acides aminés dont la chaîne latérale est un groupe aliphatique ramifié (par opposition aux composés cycliques ou linéaires dans la formation des composés chimiques). Il s’agit de la leucine, de l’isoleuncine et de la valine. Ces dernières sont des acides aminés essentiels (devant être apportés par l’alimentation) et sont utilisés en complémentation afin de soutenir la performance sportive et la récupération musculaire. Il existe plusieurs ratios de leucine:isoleucine:valine, les plus célèbres étant 2:1:1, 4:1:1 et 8:1:1. La leucine étant l’élément impactant le plus l’anabolisme musculaire, on pourrait avoir tendance à opter pour le ratio le plus élevé en leucine (en activant fortement l’enzyme mTOR). Pourtant, plusieurs études ont confirmé que le plus efficace restait le ratio 2:1:1 en mettant en avant une meilleure synergie avec l’action de l’isoleucine et de la valine. Certaines marques préfèrent tout de même mettre en avant les ratios plus élevés de leucine en fonction des activités sportives et des objectifs. Il convient donc de bien se renseigner sur ses besoins afin de choisir le ratio le plus adapté à son activité. En outre, les posologies généralement recommandées sont de 1 g de BCAA par dizaine de kilos de poids de corps à prendre pendant l’entraînement.

La prise de BCAA en poudre dans un shaker avec de l'eau, plutôt qu'en gélule, est plus commode pendant l'entraînement

Protéines

Les protéines sont des molécules constituées d’acides aminés reliés entre eux par des liaisons petidiques et abondamment présentes dans les cellules. Elles jouent un rôle structurel dans les tissus musculaires, et c’est pour cela que leur apport en complément vient soutenir les besoins importants des sportifs et notamment des pratiquants de musculation qui cherchent à favoriser l’hypertrophie musculaire.
Il existe plusieurs formes de protéines vendues en compléments alimentaires. Citons les 3 grandes familles :

  • La protéine de lactosérum ou whey, extraite du petit-lait c’est-à-dire la partie résiduelle issue du caillage du lait, pouvant être obtenue suivant 3 processus de filtration possibles. Il s’agit du concentré de whey, avec une teneur en protéine entre 65 et 75%, qui est la forme la plus simple qui contient le plus de lactose ; l’isolat de whey, avec une teneur en protéine entre 80 et 95%, qui est une forme bien mieux filtrée et donc moins riche en lactose ; l’hydrolisat de whey, de la whey prédigérée par des enzymes.
  • La caséine, la principale protéine composant 80% du lait, que l’on retrouve sous forme de caséinate de sodium (bas de gamme), de caséine micéllaire (mieux assimilable) et l’hydrolisat de caséine (prédigérée par des enzymes).
  • Les protéines végétales, issues par exemple de pois, de riz, de citrouille…

Les œufs : une source de protéine qui existe aussi sous forme de complément alimentaire en poudre

Les protéines végétales sont bien plus faciles à digérer pour la plupart des gens par rapport aux protéines contenant du lactose, responsables de favoriser la perméabilité intestinale qui peut être source de pathologies. A titre personnel, la prise de protéines végétales par compléments alimentaires me permet notamment d’assurer mon apport nécessaire en protéine tout en réduisant ma consommation de viande. Cette dernière, surtout la viande rouge, contribue à créer un déséquilibre acido-basique.

Créatine

La créatine est un dérivé d’acide aminé non essentiel, c’est-à-dire synthétisé par l’organisme à partir de trois autres acides aminés (l’arginine, la glycine et la méthionine) et présent dans l’alimentation. Elle est souvent consommée en complément alimentaire pour la prise de masse musculaire. En effet, elle permet d’attirer l’eau dans les cellules musculaires ce qui leur permet d’accélerer la synthése des protéines. Aussi, elle favorise le stockage de glycogène, une molécule (plus précisemment un glucide) stockant de l’énergie et permettant de rapidement libérer du glucose lors des efforts musculaires. Le glycogène permet aux cellules de synthétiser l’adénosine triphosphate (ATP) qui offre l’énergie nécessaire aux réactions chimiques du métabolisme par perte d’une molécule de phosphate (l’ATP se transforme alors en adénosine diphosphate ou ADP). La créatine permet à l’ADP de redevenir ATP rapidement. Enfin, la créatine augmente la sécrétion d’hormones anabolisantes (supportant la construction musculaire) et aurait une action antioxydante protégeant la dégradation des cellules. En fortifiant le muscle, la créatine permet de ce fait un entraînement plus intense, qui est un autre facteur de l’hypertrophie.

La créatine joue un rôle dans la regénration de l’ATP lors des efforts musculaires (source : https://chicagosc.com/creatine-ultimate-guide/)

C’est probablement le complément alimentaire le plus répandu dans les sports de forces et la forme la plus consommée est la créatine monohydrate (adjonction d’une molécule d’eau). Si les besoins quotidiens en créatine sont d’environ 2 g par jour, les doses de complémentation généralement proposées aux sportifs par les marques de compléments sont comprises entre 3 à 5 g par jour. L’ANSES rapporte que l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) estime qu’une dose inférieure à 3 g apr jour de créatine n’entraîne pas d’effet indésirable et la DGCCRF établit que la quantité présente dans la portion journalière recommandée ne doit pas dépasser 3 g.

Mélatonine

La mélatonine est une hormone (molécule produite par certains organes et transportée dans le sang pour agir dans l’organisme) régulée par les cycles jour/nuit et lumière/obscurité avec un pic de production au milieu de la nuit. Au-delà de son action sur le sommeil (durée endormissement, fréquence de réveils nocturnes), elle joue un rôle dans la régénération nerveuse. Elle existe sous forme à libération immédiate (demi-vie de 30mn) et sous forme à libération prolongée. Les compléments alimentaires à base de mélatonine sont souvent associés à des extraits de plantes aux bienfaits d’apaisement et de relaxation comme la mélisse, la passiflore, la valériane, le coquelicot ou encore l’aubépine. Ces plantes sont aussi proposées en infusion dans le commerce. L’ANSES recommande de ne pas dépasser 2 mg par jour de mélatonine sous forme de complément alimentaire, en plus d’autres recommandations que je vous conseille de lire sur leur site Web.

Il y a plusieurs facteurs afin de mettre toutes les chances de son côté pour bien dormir

En outre, en cas de problèmes de sommeil, il serait prudent de considérer l’ensemble de facteurs pouvant impacter le sommeil au-délà de la prise de compléments alimentaires, afin de mettre toutes les chances de son côté. Nous y reviendrons sûrement dans un article dédié.

Conclusion

J’espère vous avoir aidé à y voir plus clair dans la jungle des compléments alimentaires. Je n’ai bien sûr pas abordé tous les types de compléments existants, mais sachez qu’il existe bien d’autres compléments comme par exemple les biotiques, la créatine, la glutamine, les gainers, les plantes adaptogènes, etc. L’objectif de cet article est de vous donner quelques clés pour mieux appréhender les produits proposés par les marques de compléments alimentaires selon plusieurs critères. Le plus important à retenir est qu’il faut absolument se poser la question de savoir si on a vraiment besoin de compléments alimentaires, puis se faire accompagner si possible par un professionnel de santé. Souvent, il y a d’abord des améliorations importantes à effectuer sur son alimentation, son sommeil, etc. Enfin, il convient de rester vigilant sur les doses recommandées et celles à ne pas dépasser.

Sources